Saturday, October 17, 2020

De pousser un crayon à laver des chars

 



Avant de devenir nomade à temps plein, j'étais un cadre municipal qui poussait un crayon avec une badge pour gagner ma vie. Une belle job remplie de défis au service de 55 000 citoyens pour la plupart très gentils. Comme bien des gens, c'est pas la job que j'ai laissée, mais le boss. J'irai pas en détail sur le sujet, je suis passé par dessus le jour où je suis parti.

Depuis cet été, j'offre mes services au Lave Auto Exclusif ici à Ste-Foy. Tant qu'à faire n'importe quoi, je voulais travailler dans le domaine automobile et faire quelque chose de physique. Mes muscles avaient besoin de travailler autant que mon cerveau.


Pas de cassage de tête complexe, prendre le char sale et le rendre propre. Ça fait changement de préparer des plans d'interventions, faire de l'évaluation de risque, planifier un budget dans les 7 chiffres et gérer 25 employés. Le meilleur, quand je punch à 4 heures, je punch à 4 heures. Fini les nuits blanches à tenter de trouver des solutions à des problèmes qui n'en finissent plus. C'est comme passer d'un puzzle à 5 000 morceaux où y'en manque 13, à un 10 morceaux complet.


C'est pas une job simple tout de même. J'ai le plaisir de travailler avec un gars qui, comme moi, aime le travail bien fait. Ça implique de s'appliquer à fond et de trouver des solutions simples et efficaces contre la crasse tenace. Nous utilisons des produits professionnels et parfois de notre propre concoction, du vert, du orange et du bleu. J'en dis pas plus, c'est secret et ça marche. C'est pas tous les chars qui livrent leurs belles parures facilement, parfois il faut se battre pendant des heures mais, on y arrive toujours.


J'ai toujours eu une satisfaction de prendre quelque chose de tout croche et de le ramener à son plus beau. Bien que j'ai le plaisir de le faire régulièrement, ça vient tout de même avec son lot de frustrations occasionnelles. Les pickups, j'hais les pickups. C'est énorme, c'est long et difficile à laver. Plus souvent qu'autrement ils sont remplis avec assez de boue pour faire pousser des tomates ou de la garnotte à pouvoir déglaçer un driveway de maison.


Les voitures blanches sont ma hantise surtout quand le propriétaire n'en prend jamais soin et les intérieurs pâles dans une voiture de quelqu'un qui a un ou des chiens et qui fait jamais le ménage. Les couleurs pâles ne laissent aucune marge de manoeuvres. La légende veut que les voitures des femmes soient plus sales que celles des hommes. Pas toujours vrai, mais quand c'est le cas, ça fait dur. Épingles à cheveux, cheveux, brosses à mascara, faux ongles et plein d'autres affaires. Les pires sont celles des fumeurs qui font laver leur char une fois aux trois ans. Le ti-sapin-sent-bon accroché au miroir de ces fumoirs n'a eu aucune chance. Il est mort 30 secondes après être sorti de son sac en plastique. Mais on passe au travers à chaque fois et on réussi à les ramener sans trop de problème,... sauf un truc. Les estis de glitters (brillants). Mauves ou verts, t'as beau passer la balayeuse et l'air compressé 100 fois, il va toujours en rester un kekpart!


Encore plus satisfaisant que la paye ou le pourboire occasionnel, c'est au moment où le client lâche un "Wow!" quand il ou elle récupère sa bagnole. La meilleure, c'est quand un client m'a demandé où se trouvait sa Elantra noire qu'il nous avait laissée le matin, alors qu'elle était juste derrière moi. C'est gratifiant après avoir mis 3 heures d'ouvrage dessus. On aime ça entendre des Wow!


Au final je croyais savoir laver un char mais j'en apprends chaque jour. J'avais moi même baissé les bras pour ma Grand Caravan et je planifiais la peinturer à'kékanne. Trois heures d'ouvrage avec mes nouvelles connaissances l'on ramenée pas à peu près. La preuve qu'un peu de graisse de bras peut faire beaucoup de bien.


On se reparle.

Gerry :)


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