Thursday, October 29, 2020

Tapis de sol pour Grand Caravan

 


Aaaah vivre dans une Dodge Grand Caravan. Passé inaperçu, l'économie d'essence et le coût d'entretien bas en font une superbe option pour vivre la vanlife. Il y a le plafond aussi qui est bas. Donc, à moins d'être une petite personne, on passe beaucoup de temps sur les genoux.

Le nombre de fois que je me suis peté un genou sur un ancrage de banc dans le plancher est incalculable. Ça a le bénéfice de te faire réaliser que tu es en vie par l'intensité de la douleur mais on s'entend qu'on a pas besoin de ça chaque jour.


J'ai passé plusieurs tapis dans le Ninja Gris mais le résultat était mitigé. Ils étaient beau pendant 48 heures pour après devenir des trappes à poussières. Ces tapis étaient également excellent pour camoufler les anciens ancrages de banc sto-n-go. Camouflage qui servait à prendre mes genoux par surprise chaque fois qu'ils en percutaient un.


La solution fut trouvée chez Princess Auto pour la modique somme de 11$. Des tapis mousses d'atelier style "puzzle". Une bonne lame pour découper les contours et le tour fut joué. J'ai pris la peine de joindre les sections à l'arrière avec du bon vieux duct tape pour garder mon puzzle en une pièce sauf une.


Mon espace de rangement dans le plancher côté passager. Avec les tapis je devais les déroulés et bien sûr, ça revenait toujours dans mes pattes quand je cherchais ma bonne paire de bobettes qui se cache dans le fond. Fini ces ennuis. J'enlève le morceau, fouille, referme et replace. Simple et rapide. Plus besoin de sacrer pour trouver ma bonne paire de bobettes, mes deux mains sont libres et j'ai tout mon temps.

Je préviens le déplacement du tapis avec des velcros qui s'accrochent au tapis d'origine. Côté propreté, c'est très facile a néttoyé et mes genoux sont aux petits anges.

On se reparle

Gerry :)

Monday, October 26, 2020

Sur les traces de Malcolm Fraser Chapitre 2, la bataille des Plaines et Ste-Foy

Map par Hoodinski

 Je ne suis pas un historien mais un raconteur. Je ne vous expliquerai pas la suite de l'histoire de Malcolm Fraser avec des détails à n'en plus finir, mais je vais y aller avec ce que les anglais appel du "educated guesswork" et de la vulguarisation. Si on veut expliquer les raisons de la défaite française et la victoire des Britanniques à Québec, on peut simplifier ça de cette façon: Wolfe s'est dit "Ah pi d'la marde, on fait ça, pi ça passe ou sa casse" avec deux cuillérées à soupe de chance. Montcalm, lui a été victime de complaisances, maladresses et caffouillages de la part de son entourage. Un vrai "clusterfuck".

Wolfe tente depuis juin 1759 de prendre Québec via Beauport et la rivière Montmorency. Il a frappé un mur, ça marche pas son affaire. En même temps, Montcalm envoie Bougainville et ses hommes à Cap-Rouge s'attendant à voir débarquer les anglais amassés sur l'autre rive à St-Nicolas. L'hiver approche et Wolfe se doit de prendre Québec pour y passer l'hiver ou retourner en Nouvelle-Écosse pour se reprendre le printemps suivant, pas évident. Le 12 septembre, deux déserteurs français l'informent qu'un convoi de ravitaillement est attendu à Québec en provenance de Trois-Rivières. C'est là que reprend notre histoire avec Malcolm Fraser et ses troupes du 78ième qui attendent à bord de navires pendant la nuit du 12 au 13. Ils vont débarquer à l'Anse-Foulon, entre Cap-Rouge et Québec, en se faisant passer pour ce convoi de ravitaillement français.


"HALTE! QUI VA LÀ?" Les Highlanders sont défiés par une sentinelle française à l'approche de la plage. Un capitaine Fraser lui répond dans un français impeccable. Avec cette déception, les écossais prennent sans problème la garnison dont la plupart des miliciens ont été retournés chez eux pour voir à leurs récoltes. L'ascension de ce que Malcolm qualifiera de précipice se fait immédiatement pour se terminer sur les Plaines et la prise d'un poste de garde français. À l'aube, une petite force britannique fait une feinte sur Beauport alors que les troupes de Wolfe prennent place sur les Plaines d'Abraham devant la ville de Québec. Les premiers coups de feux s'échangent à 6h00 du matin par un temps pluvieux. La largeur du champ de bataille ne fait que 1,6 km avec le fleuve à droite et une forêt à gauche. Wolfe fait face aux fortifications devant lui et les troupes de Bougainville sont 12 km derrière lui à Cap-Rouge. Un moment "M'a te prendre un 6/49" pour Wolfe, il joue gros.

La montée vers les Plaines, source Wikimedia.

La bataille fait rage toute la matinée. Les 4 400 troupes de Wolfe font face aux 12 000 que Montcalm peut déployer, mais une série d'erreurs feront que la plupart de celles-ci ne se rendront jamais sur le terrain ou arriveront trop tard. Montcalm se fait refuser 3 000 troupes de réserve par Vaudreuil qui les garde en retrait pour, soit sauver le jour à son honneur ou mettre la faute sur Montcalm en cas de défaite. L'artillerie ne déployera que 2 des 22 canons disponibles au-delà des murs pour faire face aux Britanniques. Les deux canons de Wolfe seront placés de façon éfficace et feront feu sur les troupes françaises qui arrivent en colonne de marche. Les français n'arriveront pas à se placer en position de combat et ce sera la confusion totale dans les rangs, c'est la débandade. À l'arrivée de Bougainville de Cap-Rouge à 11h00, il est trop tard. La bataille est terminée et les anglais ont fortifié leur position. Bougainville battra en retraite avec le reste des troupes françaises après avoir essuyé quelques coups de canons.

1. Mousquet  2. Broadsword (Provenance: Maison Fraser, Rivière-du-Loup Qc)

Pour Malcolm Fraser, cette journée sera mouvementée. Sur le côté gauche de la ligne britannique, Malcolm et le 78ième Highlanders font face à la milice canadienne embusquée en haut d'une colline derrière des buissons. Après deux volées de mousquets, les Highlanders laissent leurs fusils et chargent la position française broadsword à la main. Des survivants français de la charge feront référence à Malcolm et ses compatriotes de "sauvages écossais", décrivant les soldats en kilt de fous furieux à moitié nus. Cette charge contribura grandement à la déroute des Français au prix de lourdes pertes au sein du régiment des Frasers. Pour sa part, Malcolm s'en tire à bon compte avec une contusion à la poitrine qui démontre la proximité du combat. Après une balle au poignet, une à l'aine et finalement une au poumon, Wolfe mourra sur le champ de bataille. Montcalm, lui, sera transpercé au niveau de l'abdomen par une balle et succombera le lendemain.

Montcalm, source Wikimedia.

Vaudreuil rassemblera les troupes françaises pour se déplacer vers l'ouest en abandonnant Québec derrière lui. La Ville capitulera le 18 septembre. Malcolm et le reste des troupes hiverneront à Québec durant un hiver très dur. Le kilt régimentaire ne sera pas à la hauteur de l'hiver canadien pour les membres du 78ième dont certains perdront l'usage des orteils et des doigts. Le scorbut fera aussi son effet sur les soldats occupant la capitale. Malcolm et ses hommes seront affectés à la coupe et au transport du bois en provenance de Ste-Foy. Un 2.5 km facile aujourd'hui en voiture, mais toute une épreuve à cette époque, dans la forêt enneigée.

La barraque française de Québec. Malcolm Fraser y a probablement passé l'hiver de 1759-60.

Le 28 avril 1760, Lévy, avec 7 000 hommes, tente une contre-attaque Québec. Pour une raison inconnue, Murray, qui remplace Wolfe, sort ses 4 000 hommes déjà amochés des murs de la Ville pour affronter les troupes françaises sur le terrain à Ste-Foy. Malcolm Fraser est très critique de cette décision, traitant son général de courreur de gloire. Les Britanniques mangeront une volée. Lévy occupait la position élevée sur le site de la bataille avant l'arrivée des troupes de Murray. Cette position dominante lui donnera tous les avantages sur ce terrain en pente. Pas de radio ou téléphone en 1760, voir, pour mieux commander, était primordial. On peut visiter le site de la bataille aujourd'hui au Parc des Braves à Ste-Foy. Murray y perdra 1 000 hommes aux 850 hommes de Lévy. Malcolm survivra à la bataille avec une blessure à l'aine. De son journal: "J'ai reçu une balle de mousquet dans l'aine. Soit elle est tombée pendant que je marchais, qu'elle n'a pas pénétré ou qu'elle est toujours en place, je ne saurais dire. Par contre, au bout de 20 jours la plaie était fermée et j'étais guéri." Un vrai Chuck Norris de son temps!

Site de la bataille de Ste-Foy au Parc des Braves.

Les renforts et le ravitaillement arriveront d'Angleterre en mai pour les troupes de Murray qui auront battu en retraite derrière les murs de Québec. La Royal Navy aura oblitéré la flotte française, envoyée pour renforcer Lévy, au large des côtes de la France lors de son départ. Lévy capitulera à Montréal le 8 septembre 1760 malgré sa victoire à Ste-Foy et ce sera la fin pour les troupes françaises en Amérique. Malcolm Fraser qui fera parti de l'expédition pour Montréal, reviendra à Québec peu de temps après. 


Ce fut un réel plaisir de marcher dans les pas de mon ancêtre ici à Québec. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le site de la bataille de Ste-Foy était au Parc des Braves à 7 minutes de voiture de ma position. J'ai dû passer 12 fois devant avant de prendre le temps de m'arrêter pour voir c'était quoi ce parc et réaliser que c'était l'endroit même qui était apparu dans mes recherches. Les Plaines d'Abraham, les Portes de St-Jean et St-Louis ont soudainement plus de signification pour moi. Mais l'histoire ne se termine pas là. Soyez au poste lundi prochain pour le troisième et dernier chapitre de cette histoire incroyable.

Vous pouvez lire une partie du journal de Malcolm Fraser en cliquant ici grâce au Library of Congress des États Unis.

Pour les détails de la bataille des Plaines d'Abraham, cliquez ici pour commencer avec Wikipedia.

On se reparle

Gerry  :)





Monday, October 19, 2020

Sur les traces de Malcolm Fraser, chapitre 1.




J'ai toujours voulu porter un kilt. Pas juste pour le kick. Porter le tartan devait avoir un sens pour moi. J'avais trouvé un fournisseur à prix décent, mais pas encore de tartan significatif. Avant mon voyage vers le sud l'automne dernier, j'en glissais un mot à ma mère lors d'une discussion sur le sujet. "Mais on a un ancêtre écossais" qu'elle me dit.

Ah ouin, c'est vrai, Malcolm Fraser via mon arrière-grand-mère, Joséphine Bérubé Dubé. Elle était la femme de mon arrière-grand-père Joseph Dubé, notaire à Mont-Joli. Selon certains, c'était la version locale du JR dans l'émission "Dallas". Je me souviens, Joseph était aussi un grand patriote. On m'avait raconté un de ses rares voyages en dehors de Mont-Joli, où il était allé à St-Eustache pour visiter l'église. Un Dubé y avait péri lors de la révolte des patriotes en 1837. Si je vous raconte tout ça, c'est parce qu'il y a une grosse ironie dans cette histoire.

L'ancêtre de sa femme Joséphine, Malcolm, est débarqué à Québec via les Plaines d'Abraham en 1759 combattant avec le régiment des 78th Fraser Highlanders de l'armée britannique. Bin oui, si Montcalm gagnait la bataille, je n'existais pas!

Commençons par le début. Qui est Malcolm Fraser? Né en 1733 à Abernethy dans les highlands de l'Écosse de Donald Fraser et Elizabeth McIntosh. Son père Donald mourru à la bataille de Culloden lors du soulevement Jacobite contre la couronne britannique en 1746. Malcolm a alors 12 ans. On en sait peu sur la vie en Écosse de cet enfant, mais tout porte à croire qu'il a eu une position enviable dans la hiérarchie du clan. Par déduction, suite à mes recherches sur son histoire, il est éduqué, il a un bon sens des affaires et comme on le verra plus tard dans l'histoire, il est un homme d'honneur. Comme la plupart des Fraser bien placés dans le clan, il parle français.

Bataille de Culloden, source Wikipedia

La bataille de Culloden (1746) sera une défaite cuisante pour les highlanders écossais. Ce n'est pas la première révolte contre la couronne britannique qui en a sa claque. La réponse de Londres sera violente et décisive. Ceux qui auront survécu à la bataille seront tous éxecutés et les clans qui auront participé seront tous dépossédés par la couronne. Le clan Fraser ne fera pas exception à cette règle. Le système de clan sera démantelé et il sera même interdit par la loi de porter le fillibeg ou kilt. Le jeune Malcolm grandira pendant une période bien triste de l'Écosse.

En 1757, l'Angleterre est en guerre avec la France et cherche à créer un front en Amérique. Voyant là une opportunité de revenir dans les bonnes grâces de la couronne, le chef de clan des Fraser, Simon de Lovat, offre de lever un régiment composé de Highlanders pour combattre en Amérique. Il avait été gracié par le roi suite à la révolte Jacobite puisqu'il n'avait pas combattu à Culloden et était sous les ordres de son père, chef du clan à l'époque. Son père en perdra sa tête à la tour de Londres. Simon réussi en peu de temps à rassembler 1 500 hommes et on lui donne le commandement avec le grade de Lt-Colonel. Il obtient même la permission pour ses troupes de porter le kilt au tartan régimentaire. C'est pas rien.

Malcolm Fraser a alors 27 ans et peu de prospect devant lui. Il saute sur l'occasion et j'en déduis qu'il dépense chaque dénier qu'il possède pour s'équiper et partir à l'aventure dans le nouveau monde, broadsword à la main. Il achète une commission d'enseigne, l'équivalent aujourd'hui de sous-lieutenant. C'est comme ça qu'on devient officier dans l'armée britannique à l'époque, on achète sa commission. Il embarque donc avec le régiment vers l'Amérique en juin 1757 pour son premier combat qui sera le siège et la capture de Louisbourg en juillet 1758. 

Les couleurs du 78th Fraser Highlander Regt


C'est en trois chapitres que je vais vous raconter ce long récit. Mais d'abord, le pourquoi de mon soudain engouement pour le sujet. J'avais déjà commencé des recherches superficielles sur Malcolm Fraser lorsque j'ai appris qu'il était relié à moi. C'est en arrivant à Québec que j'ai réalisé que je pourrais suivre ses pas et peut-être localiser des emplacements exacts de son passage. Je n'ai pas été déçu. Dans le processus, j'ai ouvert une boîte à surprises remplie d'informations palpitantes que je partage maintenant avec vous.

Aquarelle de Marie-Suzanne Fraser de 1872. On y voit le tartan du clan et sa devise,"Je suis prêt".


Après avoir passé l'hiver à Sandy Hook au Connecticut suite à la prise de Louisbourg, Malcolm Fraser, devenu Lieutenant, embarque avec la flotte de Wolfe pour Québec le 4 juin 1759. Vous me voyez venir là? La flotte débarque enfin à St-Laurent sur l'Île d'Orléans le 27 juin. En route ils auront fait des arrêts au large du Bic, à l'Île-Verte et à l'Île-aux-Coudres. Le plan de Wolfe est de saisir Québec le plus vite possible afin de prendre Montréal en septembre, avant de se cantonner pour l'hiver. Son plan ira autrement. On trouve une note interessante dans le journal de Malcolm avant le départ pour Québec:  "J'ai entendu qu'un lieutenant à bord d'un des vaisseaux de guerre s'est tiré, par peur je crois, que les Français le fassent. S'il en avait assez de la vie, il aurait dû laisser le destin s'en charger de façon plus honorable." (Traduit ici de l'anglais par moi-même.) Le syndrôme post traumatique n'était pas connu à l'époque bien entendu.

La berge de l'Île d'Orléans


L'occupation des terres canadiennes commence à l'Île d'Orléans et sur la Rive-Sud de Québec, en particulier sur la pointe de Lévy. Wolfe installe ses troupes et commence à bombarder Québec avec l'aide de la Royal Navy. Les civils sont invités à ne pas participer au conflit et à continuer de vivre leur quotidien. Il n'en sera pas toujours ainsi. Québec se montre plus difficile à conquérir que prévu. Les forces françaises, canadiennes et autochtones sont plus coriaces que ne s'y attendait Wolfe. Certains habitants participent à des actes de résistance et la maladie s'installe parmi les troupes britanniques. Un méchant problème de gestion pour Wolfe qui s'en trouve affligé lui-même.

Malcolm Fraser se trouve impliqué dans plusieurs opérations qui l'ameneront de la Pointe-Lévy à la rivière Montmorency, attaquant les positions françaises qui donnent du fil à retrodre aux forces britanniques. Il n'est pas du genre à s'enerver trop trop et semble pas mal cool dans le feu de l'action comme en témoigne cette entrée dans son journal: "Dimanche 29 juillet,-Rien de remarquable, je l'ai échappé belle à Montmorency."

Il n'y a rien de beau à la guerre. Les Anglais vont occuper la Rive-Sud, l'Île d'Orléans et le territoire à l'est de la rivière Montmorency jusqu'à la bataille décisive des Plaines. Québec sera bombardé régulièrement et des villages seront brûlés, sauf les églises, soit en représailles ou pour des raisons stratégiques. L'Angleterre est le super pouvoir à ce moment de l'histoire et elle défonce comme un bulldozer dans une forêt. Des atrocités seront commises de part et d'autres. Malcolm Fraser le mentionne dans son journal, trois incidents retiennent mon attention.



Les troupes canadiennes et autochtones avaient la fâcheuse manie  de scalper les morts et les blessés des forces opposantes. On s'entend que côté guerre psychologique, ça avait de l'effet. Certaines troupes britanniques avaient décidé de rendre la pareille lors d'affrontements, en particulier les Rangers Américains commandés par Goreham. Malcolm était outré de cette méthode et Wolfe a dû passer un ordre interdisant la pratique, tout au moins sur les troupes ennemies en uniforme. Ce même Goreham avait capturé un habitant avec ses deux enfants et les avaient tués. L'action avait été justifiée par le fait qu'ils auraient supposément révélé leur position. Malcolm a qualifié l'action de meurtre et était enragé du fait que les troupes de Goreham en parlaient à la rigolade. Le 23 août à la bataille de St-Joachim, Malcolm est sous le commandemant du Capitaine Montgomery du regiment Kennedy. Il fait deux prisonniers à qui il garantit la vie sauve. Les deux seront exécutés par Montgomery que le jeune Lieutenant qualifie de "barbare". On voit que Malcolm Fraser est en effet un homme d'honneur malgré les circonstances.



Finalement, le 12 septembre, l'ordre est envoyé. Chaque homme doit amener munitions et deux jours de provisions pour ensuite embarquer sur les navires. Ils passeront la nuit à bord en attente du signal pour traverser le fleuve. Malcolm et ses compagnons s'apprètent à vivre un moment historique pour nous, mais térrifiant pour eux.  Je vous raconte la suite dans le Chapitre 2 la semaine prochaine.

On se reparle.

Gerry :)







Saturday, October 17, 2020

De pousser un crayon à laver des chars

 



Avant de devenir nomade à temps plein, j'étais un cadre municipal qui poussait un crayon avec une badge pour gagner ma vie. Une belle job remplie de défis au service de 55 000 citoyens pour la plupart très gentils. Comme bien des gens, c'est pas la job que j'ai laissée, mais le boss. J'irai pas en détail sur le sujet, je suis passé par dessus le jour où je suis parti.

Depuis cet été, j'offre mes services au Lave Auto Exclusif ici à Ste-Foy. Tant qu'à faire n'importe quoi, je voulais travailler dans le domaine automobile et faire quelque chose de physique. Mes muscles avaient besoin de travailler autant que mon cerveau.


Pas de cassage de tête complexe, prendre le char sale et le rendre propre. Ça fait changement de préparer des plans d'interventions, faire de l'évaluation de risque, planifier un budget dans les 7 chiffres et gérer 25 employés. Le meilleur, quand je punch à 4 heures, je punch à 4 heures. Fini les nuits blanches à tenter de trouver des solutions à des problèmes qui n'en finissent plus. C'est comme passer d'un puzzle à 5 000 morceaux où y'en manque 13, à un 10 morceaux complet.


C'est pas une job simple tout de même. J'ai le plaisir de travailler avec un gars qui, comme moi, aime le travail bien fait. Ça implique de s'appliquer à fond et de trouver des solutions simples et efficaces contre la crasse tenace. Nous utilisons des produits professionnels et parfois de notre propre concoction, du vert, du orange et du bleu. J'en dis pas plus, c'est secret et ça marche. C'est pas tous les chars qui livrent leurs belles parures facilement, parfois il faut se battre pendant des heures mais, on y arrive toujours.


J'ai toujours eu une satisfaction de prendre quelque chose de tout croche et de le ramener à son plus beau. Bien que j'ai le plaisir de le faire régulièrement, ça vient tout de même avec son lot de frustrations occasionnelles. Les pickups, j'hais les pickups. C'est énorme, c'est long et difficile à laver. Plus souvent qu'autrement ils sont remplis avec assez de boue pour faire pousser des tomates ou de la garnotte à pouvoir déglaçer un driveway de maison.


Les voitures blanches sont ma hantise surtout quand le propriétaire n'en prend jamais soin et les intérieurs pâles dans une voiture de quelqu'un qui a un ou des chiens et qui fait jamais le ménage. Les couleurs pâles ne laissent aucune marge de manoeuvres. La légende veut que les voitures des femmes soient plus sales que celles des hommes. Pas toujours vrai, mais quand c'est le cas, ça fait dur. Épingles à cheveux, cheveux, brosses à mascara, faux ongles et plein d'autres affaires. Les pires sont celles des fumeurs qui font laver leur char une fois aux trois ans. Le ti-sapin-sent-bon accroché au miroir de ces fumoirs n'a eu aucune chance. Il est mort 30 secondes après être sorti de son sac en plastique. Mais on passe au travers à chaque fois et on réussi à les ramener sans trop de problème,... sauf un truc. Les estis de glitters (brillants). Mauves ou verts, t'as beau passer la balayeuse et l'air compressé 100 fois, il va toujours en rester un kekpart!


Encore plus satisfaisant que la paye ou le pourboire occasionnel, c'est au moment où le client lâche un "Wow!" quand il ou elle récupère sa bagnole. La meilleure, c'est quand un client m'a demandé où se trouvait sa Elantra noire qu'il nous avait laissée le matin, alors qu'elle était juste derrière moi. C'est gratifiant après avoir mis 3 heures d'ouvrage dessus. On aime ça entendre des Wow!


Au final je croyais savoir laver un char mais j'en apprends chaque jour. J'avais moi même baissé les bras pour ma Grand Caravan et je planifiais la peinturer à'kékanne. Trois heures d'ouvrage avec mes nouvelles connaissances l'on ramenée pas à peu près. La preuve qu'un peu de graisse de bras peut faire beaucoup de bien.


On se reparle.

Gerry :)


Monday, October 12, 2020

Québec, c'est proche de toute!


Comme pour n'importe quelle grande ville, la périphérie immédiate de Québec souffre de l'étalement urbain. Les centres commerciaux, tours à condos, bungalows et split level y abondent comme à Mascouche, Terrebonne ou Longueuil. Par contre, le dimanche, à un petit tour de machine près, on peut facilement se dépayser dans un décor enchanteur parmi de nombreux petits villages pittoresques. On parle de 45 minutes max.


Sans se faire embourber dans un traffic démentiel agrémenté d'une quantité industrielle de cônes oranges, il est possible de se retrouver en montagne, sur le bord du fleuve ou d'un lac, le temps d'un pique-nique ou pour une fin de semaine. Le seul fait de pouvoir aller faire un tour à l'Île d'Orléans un après-midi pour un cornet de crème glaçée, juste pour le fun, est extraordinaire.


Que ce soit vers l'est, l'ouest, le nord ou sur la Rive-Sud, il y a toujours un endroit à visiter ou pour aller chiller dans un décor pittoresque sans avoir à faire des heures de route. Bien sûr, si vous êtes prêts à aller un peu plus loin, il y a toujours Charlevoix qui ne manque pas d'impressionner. 


La région de Québec regorge d'endroits pour y pratiquer des activités de toutes sortes à moins d'une heure de son centre. Vélo, paddle board, escalade, planche à voile et j'en passe. J'ai eu le plaisir d'être initié au kayak sans me noyer. Avec tout les évenements cancellés pour cause de pandémie, on se tourne tous vers les activités extérieures et c'est pas la place qui manque ici.




Je n'ai vu qu'une partie de cette belle région et il est certain que je vais en voir plus. J'aurai aussi la "chance" d'y vivre cet hiver, mon premier au Québec en deux ans, et de l'explorer d'un oeil différent. Si je passe pas mon hiver encabané sous une couverte chaude par peur de geler, il me fera plaisir de partager avec vous d'autres textes et images.





On se reparle.

Gerry  :)


Friday, October 9, 2020

Bienvenue dans ce nouveau chapitre

 


Bienvenue dans ce nouveau chapitre de mon existence. Il y a plus de deux ans, je plaquais tout, la job, la maison et les cossins, pour aller vivre à temps plein sur la route dans ma van. 65 000 km de bonheur parcourus sur les routes de l'Amérique du Nord, de Kegaska sur la Côte-Nord à Slab City en Californie. Fini l'hiver au froid, je le passais dans le désert du sud-ouest américain en passant par la Louisianne et le Texas sur les plages du Golfe du Mexique. Le paradis jusqu'à ce que le COVID se pointe le nez. Par contre, c'est pas juste de la marde mon histoire.


Ceux et celles qui me connaissent savent que je suis un Montréalais pur et dur. J'aime dire que je suis Montréalais depuis 1653, l'arrivée de mon ancêtre le chaudronnier Gilles Lauzon avec la deuxième recrue de Maisonneuve à Montréal. C'est une femme fantastique qui aura réussi là où le gouverneur de Québec aura failli lorsque le bateau de Maisonneuve s'est échoué sur un banc de sable, tentant de convaincre les nouveaux arrivants de s'établir à Québec. Dix générations plus tard, Québec devient mon pied à terre.


Si j'ai appris une chose durant mes voyages, c'est qu'au-delà des paysages magnifiques et des expériences incroyables, on apprécie surtout l'endroit où nous sommes à travers les gens avec qui on interagit. Par exemple, ce qui fait pour moi la Louisianne, c'est les Louisiannais et surtout les Cajuns. Les gens de Québec sont très hospitaliés et je tarde encore à me faire envoyer promener ou crier après ici. C'est un grand village et on se sent chez nous pas à peu près.


Je vous invite donc à me suivre à la découverte de cette magnifique ville. Les aventures que je vais y vivre le temps que j'y suis et les autres qui vont suivre  à l'extérieur de ses limites. Ce blog se veut une nouvelle plateforme pour partager avec vous mes histoires et passions sans me limiter à la vie nomade qui reprendra son cours éventuellement. Je suis une personne avec plusieurs passions et pour ceux qui aiment me lire, ça sera du bonbon. Photographie, histoire, automobiles, vanlife, modèles réduits et j'en passe, seront au rendez-vous. Juste le fait de vivre un premier hiver à Québec devrait générer quelques éclats de rire. Je suis quelque peu frileux de nature, imaginez!

Il y a déjà assez de sujets polarisants et contreversés qui pleuvent dans les divers médias aujourd'hui, je vais prendre soin de vous divertir de façon légère. Je pense qu'on commence à en souper des drames. Il faut prendre le temps de profiter de la vie un peu, sourire et rire. Juste pour vous donner une idée où je m'en vas avec ça, je vais avoir une chronique régulière qui va s'intituler "Le roadtest de 50 pieds". 


En attendant, portez-vous bien et faites attention à vous autres.

On se reparle.

Gerry :)